Thana

Thana naquit dans une famille aristocratique résidant sur Flora. Son père, riche commerçant conservait à l’abris de besoin. Sa mère, enseignante, se chargea d’un partie de l’éducation de sa fille. Le couple était solide et Thana pu grandir dans la meilleure ambiance.


Jusqu’à ses 12 ans, la jeune fille étudia à la maison. Sa mère lui enseigna le poridien, les mathématiques, le code civil, et quelques notions essentielles telles que la justice, l’humilité, la solidarité, l’éthique et l’équité. Son père, quant à lui, lui inculqua quelques principes commerciaux.

A 16 ans, Thana fut inscrite à l’université la plus prestigieuse de sa planète. Elle choisit d’y étudier les sciences politiques. Bien qu’elle n’ai aucune idée précise quant à sa future orientation, la politique l’attirait énormément. Ainsi, elle suivit avec beaucoup d’attention les élections qui eurent lieu l’année de ses 21 ans, bien qu’elle ne put aller voter, la majorité légale étant fixée à 25 ans sur Flora.

Cette année là, une coalition d’extrême droite remporta facilement les élections. Le peuple en fut fort étonné mais le résultat fut confirmé par une commission d’enquête. Il s’avéra plus tard que la plupart des dirigeants de l’époque appartenaient aux partis de la coalition. Ceux-ci avaient faussé élection et commission d’enquête.

La première mesure du nouveau gouvernement fut de rétablir un service militaire de 10 ans. Tout les jeunes à partir de 15 ans y étant enrôlés de gré ou de force. Ensuite, il injecta beaucoup d’argent dans l’armement, la propagande et ses services d’espionnage. Quelques lois visèrent à écraser les minorités raciales. Mais peu de Poridiens s’en soucièrent, les minorités raciales étant presque inexistantes sur Flora.

A cause de ces mesures, Thana fut enrôlée dans l’armée, contre son grés. Ses instructeurs remarquèrent vite que la jeune femme avait de remarquables talents de meneuse d’hommes. Malheureusement, anti-militariste convaincue, elle fit tout ce qu’elle pu pour faire enrager ses instructeurs. Au fil des punitions, elle acquis une excellente condition physique. Par contre, elle ne montra aucune disposition dans la conduite de vaisseau. Elle fut donc placée dans l’armée de terre. Son séjour dans l’armée entama ses convictions…et ses rêves de monde parfait. Elle y découvrit la bêtise humaine, la violence gratuite, le sexisme et le sadisme.

Lors de sa 4ème année de service, Thana accéda au grade de sergent, bloquée par des gradés machistes. Elle avait sous ses ordres une dizaine de femmes, les hommes, conditionnés, refusant de servir sous ses ordres. Une grande solidarité naquit bien vite entre ces exclues. Cet union, à la vie à la mort, en fit rapidement un des pelotons les plus efficaces de l’armée.

Cette même année, le peloton de Thana fut choisis pour effectuer une rafle dans un quartier pauvre de la capitale. Des femmes ne suffisant pas, un section d’hommes super entraînés les accompagnèrent. Parachutés de nuit au dessus du quartier après qu’un vaisseau de combat aie « nettoyé » la zone par un mitraillage intensif, hommes et femmes atterrirent au beau milieu de l’Horreur. Les hommes s’en remirent bien vite. Rapidement dispersés par groupes de 3, ils pénétrèrent dans des habitations. Lorsque Thana et ses subalternes eurent retrouvé leurs esprit, elle se départagèrent en 3 groupes de 4. Ensuite, la jeune sergent leur désigna les immeubles à perquisitionner.


« N’oubliez pas, nous recherchons de dangereux terroristes. Soyez prudentes mais ne vous servez pas outrancière ment de vos armes ! Surtout, ne blessez pas de civils. »


Le petit groupe se scinda. Thana et 3 soldats pénétrèrent dans un bâtiment de 12 étages. La plupart des pièces étaient vides et dans un état de délabrement incroyable. Des balles de mitrailleuses avaient traversé les murs. Et les lampes de poche étaient donc interdites, pour éviter de signaler leur présence. Les soldats progressaient donc à l’aide de lunettes infrarouge.

Au 9ème étage, Thana et ses collègues se retrouvèrent devant une porte moins dégradée que les autres. Par signe, la jeune femme organisa ses troupes. Puis, d’un coup de pied elle enfonça la porte.


« Que personne ne bouge, sécurité nationale ! »


Au fond de la pièce, un vieillard et sa femme se terraient sous un abris de tôles. Au milieu de la pièce, reposait leur chien, la tête arrachée par une balle de calibre 26.


« Pitié, ne nous tuez pas, nous n’avons rien fait ! » Hurlèrent les vieux en hurlant.


Thana leur fit signe de se taire, s’approcha d’eux et leur expliqua qu’ils n’avaient rien à craindre, qu’elles étaient simplement à la recherche de terroristes.


« De terroristes ? Vous n’en trouverez pas ici, Mademoiselle. Vous êtes en plein milieu du ghetto gamma 6. Vous ne trouverez ici que des vieillards de plus de 66 ans. Ceux qui ne servent plus au gouvernement. »


« Comment cela ? L’armée aurait-elle fait une erreur en nous envoyant ici ? »

« Probablement pas. L’armée obéit au gouvernement. Le gouvernement n’a plus besoin des vieillards. Ils coûtent plus qu’ils ne rapportent. Il a donc décidé de s’en débarrasser. Voilà sans aucuns doutes la raison de votre présence ! »

« Comment pouvez vous dire des choses pareilles ? »

« Je parie que l’ont ne vous n’avez pas de nouvelles de l’extérieur dans l’armée. »

C’était vrai. D’une certaine façon. On n’avait pas accès au médias mais notre famille nous écrivait. Enfin, notre famille…nos parents. Et rien de tout cela ne nous avait été relaté.

« La vérité n’est pas toujours bonne à dire. Je vais vous raconter… »


C’était toujours comme cela. Les gens ne pouvaient s’empêcher de se confier à Thana.

Durant 2 heures, la jeune femme entendit les pires horreurs de la bouche du vieillard. Elle avait appris à reconnaître un menteur. L’ancêtre n’en était pas un.

Abasourdie, Thana et ses amies restèrent assises quelques minutes. Tout cela était absolument impossible. S’il ne mentait pas, il devait être fou.

« Restez ici monsieur. Nous devons continuer notre inspection mais nous reviendrons. Désolé pour la porte. »

Dehors, Thana contacta les membres de son équipe et leur demanda se la rejoindre dans l’immeuble 69A. Bientôt, l’équipe était au complet. Toutes n’avaient rencontré que des vieillards décharnés et complètement barje. Certains leur avaient même raconté des histoires à dormir debout. Toujours la même.

« Quelle histoire ? »

« Une histoire selon laquelle tous les vieux de Flora étaient rassemblés dans des ghettos pour y être exterminés. N’importe quoi. »

Tous fous ou sommes nous, nous, trompées par le gouvernement ?

Certaines avertirent Thana qu’elles avaient entendu des coups de feu. Comme pour confirmer leurs dires, une rafale d’arme automatique se fit bientôt entendre.


« En avant ! »

Il fallait que Thana sache. Elle se rua vers l’endroit d’où venaient les coups de feu.


Ils provenaient d’un immeuble en ruine au coin de la rue. La jeune femme suivie de ses amies monta la escalier en courant puis dispersa ses comparses. Mieux valait être prudente. Thana et son caporal approchèrent doucement de l’entrée d’un appartement d’où sortaient des voix. Elles y jetèrent un œil. Le commandant Stark, chef de la section masculine tenait un vieillard en joue et lui posait des questions. Il voulait savoir où se cachaient les autres habitants de la ville. Le vieux lui répondait qu’il n’en savait rien, qu’il n’osait plus sortir depuis les raids aérien sur le ghettos. Il le suppliait aussi à chaque fin de phrases de ne pas lui faire de mal. La sincérité se lisait dans ses yeux.

« Si tu ne sais rien, tu ne m’es pas utile ! »

Et le commandant abattit le vieillard d’une balle dans la tête.



La caporal laissa échapper un cri d’horreur ; comment pouvait on abattre de sang froid un pauvre vieux inoffensif ?

Le commandant fit volte face et braqua son arme sur le caporal.
Thana qui avait eu le temps de se cacher derrière un mur fit signe à ses femmes de ne pas bouger.

« Que faites vous ici, caporal ? Et depuis combien de temps êtes vous là ? »

« Je…je… »


« Essaye d’en savoir plus sur les rumeurs que colportent les vieillards de cette ville ! » murmura Thana dans sa radio.


« Je vous ai vu abattre ce vieillard. Pourquoi donc ? Ces vieux nous disent que c’est pour cela que nous avons été envoyés ici. Ils disent aussi qu’on les rassemblent dans ce ghettos pour mieux les exterminer. Est-ce vrai ? »


« J’ai abattu cet homme car il vous a tiré dessus, vous tuant d’une balle. Ce qu’il dit est vrai. Et ils ne vous ont pas tout dit, gardant le meilleur. Mais vous en savez déjà trop. Faites vos prières si vous croyez en Dieu, caporal ! Vous précèderez vos amies de quelques minutes seulement, mes hommes les auront bientôt abattues. »


« FEU ! »


11 balles firent éclater la boite crânienne du commandant.

« Mesdames, vous avez une heure pour éliminer la section du Commandant Stark. Formez des groupes de 2. J’irai seule. Souvenez vous, c’est votre vie ou la leur. Rendez vous ici même dans une heure ! »


Et le peloton se sépara.



Une heure plus tard, il était de retour, au même endroit et au complet. Les Furies étaient nées. Elles avaient 50 cadavres à leur actif et un seul but : renverser le gouvernement.





Thana soufflait ses bougies. Elle fêtait son 29ème anniversaire en compagnie de ses 6 meilleures amies, seules survivantes de son peloton.


En quatre ans, les Furies étaient passées de 11 membres à 7000 adhérents. Trois centres de formation s’occupaient de former les nouvelles recrues qui affluaient en nombre. Leurs installations avaient été construites en sous-sol, pour contrer les bombardements aériens. Elles étaient devenues au fil des mois le plus grand problèmes pour le gouvernement, qui n’osait plus pénétrer dans leur quartier principal, le ghetto gamma 6. Thana, leur dirigeante, ne comptait plus le nombre d’attentats, de sabotages, d ‘évasions, d’évacuation même que son groupe armé avait organisés et réalisés. Ces actes visaient à déstabiliser le gouvernement pour mieux le renverser.


La révolution des Furies n’était plus qu’une question de mois.





Un an encore avait passé. A la veille de ses 30 ans, Thana comptait s’offrir le plus ambitieux de cadeaux. La démocratie pour son pays. Si tout allait bien, demain, elle serrait rétablie.


En cinq ans, les Furies avaient pus placer des hommes et des femmes à tous les niveau de pouvoir. Ainsi, le lendemain, le despote qui dirigeait le pouvoir mourrait en prenant son petit déjeuner. En même temps, tous ses partisans les plus dévoués décèderaient, assassinés. Le seul problèmes était l’armée. Depuis la rébellion du peloton de Thana, plus une seule femme n’y avait été admises et celle qu’y s’y trouvaient avaient été exécutées. Bien sur, les Furies avaient pu introduire des éléments masculins dans l’institution mais on ne peut arriver à la tête de l’armée en 4 ans. Les Furies devraient donc mater l’armée. Tâche ardue lorsque l’on sait qu’elle grouille de sympathisants au régime despotique en place. Heureusement, pour Thana, le service militaire obligatoire permet la présence d’opposants modérés qui n’ont pas eu le courage de déserter mais qui le trouveront peut-être le jour J.

Dans leur bureau, les 7 fondatrices du mouvement peaufinent leurs plans d’attaque. La nuit s’annonce courte, voire inexistante…

Thana était assise dans un vieux fauteuil rapiécé, le regard fixé sur l’écran d’un ordinateur portable. Si tout allait bien, d ans une demi-heure, on lui enverrait un message annonçant la mort du despote. Alors, en dix minutes, les principaux dirigeant de l’actuel gouvernement tomberaient, un à un. Enfin, Thana donnerait le signal pour la neutralisation de l’armée.

La jeune femme eut une pensée furtive pour ses parents. Ceux-ci avaient été tués dans le camp gamma 6. Un an après son engagement dans l’armée. Pourtant, elle avait continué à recevoir de leurs nouvelles pendant 4 ans. Le gouvernement avait chargé des experts d’écrire aux engagés, au nom de leurs parents. Ils leur faisaient croire que tout allait bien…

Tiiitiiiinnnggg.


Vous avez un message.


Thana double-cliqua sur l’icône qui avait apparu. Ses mains tremblaient. De ce message dépendait la réussite de son coup d’état.

Une nouvelle fenêtre s’ouvrit. Les lettres mirent des heures à s’afficher, du moins fut-ce l’impression de la jeune femme.


Aristote 1 danse la samba dans un champ de pâquerettes.


Réussi !

La première phase était un succès. Ils avaient du coder les résultats. L’armée possédait un service de renseignement ultra perfectionner. Un millier de mail du même genre arrivaient chaque minutes sur l’adresse de Thana. Mais l’ordinateur laissait passé ceux qui y étaient enregistrés. Ceux qui n’étaient pas de l’intox.


Thana se détendit, tendit le bras et attrapa une canette de jus d’orange qu ‘elle ouvrit puis dégusta, les yeux fermés. Le plus dur était fait. Maintenant, il lui fallait attendre les autres résultats.


Dans les dix minutes qui suivirent, la dirigeante des Furies reçut 10 000 mails. 103 arrivèrent sur son ordinateur. L’opération était un succès total. En un quart d’heure, les furies avaient décapité le gouvernement d’extrême droite qui oppressait Flora et son peuple depuis bientôt 10 ans.

Thana se leva, attrapa la veste kaki qui pendait et porte manteau et sortit de la pièce surchauffée. D’un sourire, elle annonça le résultat de l’opération à ses amies.


« En avant les filles, neutralisons l’armée. »


Elle poussa la porte d’une autre pièce. Au centre trônait un ordinateur. Thana s’assit sur la seule chaise de la pièce et sous les yeux de ses amies, entra le code qui déclenchait l’opération Chat botté. L’écran devint rouge et clignota, laissant 10 secondes à Thana pour annuler son ordre. Au bout des dix minutes, un tête de mort apparu.


« Opération Chat botté enclenchée. »

Thana rejoignit les 6 autres fondatrices des furies.


20 minutes plus tard, celles-ci se retrouvaient devant leurs troupes au grand complet. Leur armée se composait de 7 divisions. Une par furie.

Dans l’ordre et la discipline, chaque division se dirigea vers le vaisseau qui lui était assigné. 700 hommes par vaisseaux. Tous armés jusqu’aux dents et surentraînés. Le vaisseaux s’élevèrent silencieusement puis se dispersèrent, prenant chacun une direction différente. Bientôt ils furent entourés d’un dizaine de chasseurs ; leur escorte.


Il existait 7 centres de commandement propre à l’armée sur Flora. Chacun dirigé par un des 7 généraux de l’armée. Un par division. Il faudrait compter sur l’effet de surprise pour espérer l’emporter car ces centres étaient ultra protégés.

Le vaisseau dans lequel était Thana volait en raz motte pour éviter de se faire repérer par les radars. Elle s’était attribuée le camp le mieux défendu. Non par témérité mais parce que elle n’avait pu le donner à une de ses amies. Elle espérait les revoir vivantes après cela. Toutes.

Après dix minutes de vol, le vaisseau arriva à proximité du centre de commandement. Thana prit le micro pour parler à ses hommes.


« Mesdames, messieurs, vous êtes dors et déjà rentrés dans l’Histoire. Le tyran qui nous dirigeait est tombé ce matin. Ses plus fidèles partisans l’ont suivis de peu. Mais, vous le savez, l’armée ne se rendra pas. Nous nous dirigeons à présent vers le camp de commandement alpha 1. Nous allons en prendre le contrôle. Il vous faudra être courageux et efficaces. Le sort de la nation est entre vos mains. Si tout va bien, d’ici 3 heures, vous aurez rendu sa liberté au peuple de Flora ! Soldats, nous sommes à deux minutes de notre objectif, armez vos fusils, vérifiez vos parachutes, refaites vos lacets. L’heure H du jour J est enfin arrivé. »

Une rumeur sourde parvint à Thana. Dans les soutes, les soldats lançaient leurs casques en l’air et s’embrassaient. Le despote était mort et bientôt, ils Flora serrait débarrassée de l’oppression. Et ce grâce à eux.

Thana se dirigea vers la porte de parachutage. Elle serrait la première à sauter. Le chef devait montrer l’exemple à ses hommes.

Le vaisseau survola une rangée de canons anti-aériens. Des partisans en avait neutralisé l’équipage quelque minutes plus tôt.


Les portes du vaisseau s’ouvrirent. Celui-ci prit soudain de l’altitude, tout en ralentissant. Les soldats sentaient la peur leur tordre les boyaux.

Soudain, la lumière passa au vert.


Thana sauta, poussant un cri rageur. Des 50 autres portes, des flots de parachutistes s’écoulèrent.


Au même moment, les 6 autres furies sautaient dans le vide, suivies de leurs hommes. L’attaque devait être coordonnée pour assurer une panique complète chez leurs cibles.

10 mètres.

…

5 mètres.

…

2mètres.

…

1 mètre.


Thana toucha le sol, la première. Rapidement elle tira son parachute vers elle pour le coucher sur le sol et permettre ainsi aux autres d’atterrir. Puis, elle enleva le harnais qui la liait à son bout de toile et couru jusqu’au premier bâtiment pour se mettre à couvert. Pas un seul coup de feu n’avait encore été tiré. Bientôt, tous ses soldats se furent débarrassés du parachute. Les capitaines appelaient leurs hommes à l’aide de lampes de couleurs différentes. Bientôt, les sections étaient reformées. Thana alluma sa lampe, de couleur verte. Les capitaines se relevèrent et coururent vers elle.


« Bon. Notre présence n’a pas encore été signalée. Nous allons sécuriser secteurs après secteur. Commençons avec les gaz soporifiques. Envoyez des hommes les placer discrètement dans les conduits d’aération. Ils ont 2 minutes. Après, nous nous dirigeons vers le quartier haute sécurité. Ils ont un système de protection indépendant. Toute résistance devra y être réprimée dans le sang…Exécution ! »

Les capitaines rejoignirent leurs troupes au pas de course. 30 secondes pus tard, un dizaine d’hommes se dirigea vers de gros bâtiments éclairés. Dans l’ombre, ils troquèrent leur treillis noir pour un vêtement blanc-jaune, plus discret dans la lumière. Il forcèrent la serrure puis entrèrent dans le bâtiment.

Thana compta jusqu’à 180. Puis, d’un geste de la main, elle invita ses hommes à la suivre. Bientôt, l’émetteur placé dans son oreille grésilla.

« Circuit d’aération infecté. Rejoignons les troupes d’assaut. »

Thana ordonna à quelques hommes d’inspecter les bâtiments externes. Ceux-ci mirent leurs masques à gaz et pénétrèrent dans les constructions. Une minute plus tard, ils revenaient, le pouce levé.

L’opération se poursuivait.

L’ombre massive du quartier haute sécurité se devinait, un centaine de mètre devant. Thana mit ses lunettes vision de nuit. 700 soldats l’imitèrent.

Une 50aines de sentinelles tournaient autour du bâtiment. Les Furies n’avaient pas réussi à infiltrer la garde rapprochée des généraux. Seuls les hommes de confiance, servant depuis plusieurs dizaines d’années, pouvaient y rentrer. Il faudrait donc abattre ces hommes.

Thana leva le bras. Une cinquantaine d’homme se rampèrent vers les bâtiments et les escaladèrent. Ils se positionnèrent sur les toits. Tous étaient tireurs d’élite et équipés d’arme de précision munies de silencieux.


Une à une, les sentinelles tombèrent, sans pouvoir donner l’alerte. Lorsqu’il n’y eu plus un seul ennemis autour du bâtiment, les troupes de Thana avancèrent prudemment vers le bâtiment.

Ce fut elle qui arriva la première à la porte. Elle appela un de ces hommes qui posa une charge explosive sur la porte. Tous s’écartèrent d’un mètre puis l’homme pressa sur un petit boîtier et la porte se désintégra. Rapidement, les forces alliées pénétrèrent dans l’entré, inspectant le moindre recoin de leur puissantes lampes de poche fixées à leurs armes. Personne.


10 hommes en plus des tireurs d’élites restèrent à l’extérieur, en cas de pépin. Le reste suivit Thana dans le couloir.

« Capitaine Maes, enclenchez les fumigènes. »



Le capitaine lança un ordre dans son micro. Quelques secondes plus tard, 6 hommes apparurent, portant d’énormes caisses noires. Ils les posèrent à terres.



« MASQUE A GAZ ! »



L’ordre fusa. Au même instant, les hommes appuyèrent sur un bouton rouge, sur le côté de la boite. Une épaisse fumée grise jaillit de fins tuyaux, plongeant la pièce dans un brouillard épais. Ainsi, les caméras ne risquaient pas de signaler leur présence.

Thana reprit sa progression, ses hommes sur ses talons. Bientôt, elle atteignit une porte. Une fois encore, on la fit exploser.


La pièce était gardée.


Thana fit une roulade, pour éviter les balles puis fit feu. L’effet de surprise aidant, les gardes étaient morts avant d’avoir pu atteindre leurs armes. Thana inspecta la pièce. Trois portes y donnaient accès. La tale qui en occupait le milieu était couverte de carte à jouer et de billet. Les gardes devaient jouer au poker. Ce qui expliquait qu’on ne les ai prit par surprise. En dessous des cartes, Thana découvrit une carte du centre de commandement. Après l’avoir inspectée, elle répartit ses hommes afin d’être le plus rapide et le plus efficace possible.

Les fumigènes envahirent rapidement la pièce. Mais Thana avait eu le temps d’expliquer la manœuvre aux différents chefs de groupe. Chacun dirigeraient 15 hommes. Il y avait 7 étages dans le bâtiment. Une moyenne de 6 groupes par étage. Le nettoyage serrait terminé en moins d’une heure. 6 par 6, les groupes se dispersèrent. Thana et son groupe, composé de 9 femmes et 6 hommes, partirent en dernier. Elle s’était octroyée le dernier niveau. Probablement celui où se terrait le général. Probablement le mieux gardé. Ainsi, 7 groupes s’occupaient de cet étage.


L’objectif principal de chacun des 6 groupes était de sécuriser le monte-charge puis la salle de contrôle. Ensuite, il fallait ‘nettoyer’ l’étage. Autrement dit, plus un ennemis ne devait être capable de tenir une arme, quelque soit le moyen utilisé. C’était cruel mais nécessaire. Ces hommes étaient parmis les plus fidèles au général.


Thana et ses subordonnés traversèrent sans anicroches les 5 premiers étages. A l’ascenseur du 5ème étage, elle rencontra les 6 groupes qui devaient la soutenir pour la prise du dernier niveau.



« Que se passe-t-il lieutenant ? Pourquoi stationnez vous ici ? »


« Nous n’avons toujours pas eu l’autorisation. Les groupes s’occupant du 6ème étage viennent d’y pénétrer. »


« Bien lieutenant, écartez vous. Je descends. Un groupe me suis. Les autres attendent le signal. »



Thana força le passage et prit l’ascenseur. 30 personnes par voyage. En temps normal. 20 hommes armés au maximum. Lorsque les portes s’ouvrirent, Thana constata que l’alerte avait enfin été donnée. Une quinzaine de ses hommes gisaient devant l'élévateur. Les autres devaient être en train de sécuriser le secteur. Thana murmura dans son micro :


« Bilan par étage. Numéro un, à vous. »


« Etage sécurisé. Plus âme qui vive. Aucune perte. Nous inspectons les archives. »


« Numéro 2 ? »


« Etage sécurisé. Aucune perte. Perquisition en cours. »


« Numéro 3 ? »


« Faible résistance. 80% de l’étage est à nous. Nous avons deux blessés légers. Temps restant estimé à 10 minutes. »


« Numéro 4 ? »


« Etage sécurisé à 75%. Nous avons un mort et deux blessés légers. »



Le bilan devient de plus en plus lourd.


« Numéro 5 ? »


« Nous avons sécurisé l ‘étage à 60 %. Les pertes s’élèvent à cinq blessés graves. »


« Capitaine Rowland. Où en êtes vous à l’étage numéro 6 ? »


« Nous avons progressé de 50 mètres. Les pertes s’élèvent déjà à 20 morts et 10 blessés légers…colonelle, je pense que nous allons avoir besoin de renforts… »


« Bien Rowland, je vous envoie ça tout de suite. Etage un et deux, envoyez moi un groupe complet chacun plus 7 hommes. Etage 7, prêtez main forte au numéro 6. La section Thêta va s’occuper du dernier niveau, sous ma direction. »


« Section Thêta, rassemblement devant l’élévateur du niveau 6. Abandonnez toute tâche. »



La section Thêta était la section chargée de la protection de Thana. Chacune des 7 furies disposait d’une section d’élite. Tous officiers, ils avaient suivi l’entraînement le plus exigeant. 15 femmes et 15 hommes la composait mais Thana avait décidé de répartir ces officiers les plus brillants dans chaque groupe pour s’assurer d’un nettoyage parfait. Maintenant que la résistance s’intensifiait, cette section d’élite allait pouvoir faire ses preuves.

Cinq minutes plus tard, la section Thêta était au grand complet. Ses membres vérifiaient leurs armes. Thana prit la parole.


« Notre mission est de prendre possession du niveau 7, base présumée du général Croft. Au paravent, nous devront nous frayer un chemin jusqu’au monte charge de ce niveau, si le chemin n’est pas encore sécurisé. Officiers, suivez moi ! »


Thana connaissait personnellement chacun des membres de la section. Elle les avait entraîné puis s’était lié d’amitié avec eux. Elle avait en eux une confiance inébranlable. Confiance partagée. Travaillé en confiance était le meilleur moyen d’arriver à un résultat. Cela avait été prouvé. Mais une angoisse lui nouait la gorge. C’était la première vrai mission de la section d’élite. Thana avait peur de perdre ces soldats qu’elle appréciait tant. Elle passa lentement la paume de sa main et retrouva un visage confiant. Elle se mit à courir, suivie de la section.

En une minute, elle atteignit la zone de combat. Cachés derrière des murs, ses hommes passaient épisodiquement leur têtes pour tirer une rafale.

Evidemment, ce n’est pas comme ça qu’ils vont progresser face à des militaires aguerris.


« Qu’un lance flamme me nettoie le couloir, vite ! »


Un zipo sur patte se releva.


« A trois, tu te place face au couloir et tu crame tout. Ils n’auront pas le temps de tirer si tu vas vite. Un…deux…trois… »


Thana retint l’homme tandis que plusieurs rafales d’arme automatiques vinrent faire éclater le ciment du mur.

Ils m’ont entendue, je le savais.

Lorsqu’elle cessa, Thana poussa l’homme dans le couloir.


« Maintenant ! »


L’homme appuya sur la détente et une flamme de 20 mètres de long envahit l’étroit couloir. Des hurlements de douleurs retentirent. Thana se plaça derrière le brûleur professionnel.


« Stop ! »


La flamme se retira, laissant les murs et les corps brûler.

La section Thêta s’enfonça dans le couloir. Au fond, elle prit à gauche et déboucha sur l’ascenseur. Deux gardes le surveillait. Deux balles les atteignirent au cœur.


« Nous y sommes. Trois hommes dans l’ascenseur, avec moi. Que le reste prie pour nous ! »


Tous tassés dans la machine, ils se serraient fait facilement descendre. Ici, ils se coucheraient au fond et tireraient les premiers.

Une idée traversa soudain l ‘esprit de la jeune leader.


« Le lance-flamme. Allez me le chercher. »



Bientôt, le lance-flamme était là. Thana et une jeune femme rentrèrent dans l’ascenseur, sur les coté. Le lance flamme et un jeune homme de la section se placèrent à coté, laissant le centre de l’appareil vide. Ce serrait là que les balles arriveraient les premières.

Thana appuya sur le bouton. Les portes se refermèrent et l’appareil entama sa descente. Ensuite, elle enroula le réservoir d’essence du lance flamme d’un kevlar.


« S’il explose, nous sommes morts. Ecoute moi bien. Lorsque les portes vont s’ouvrir, ils tireront. Mais personne ne serra touché, le centre de l’appareil étant vide. Par contre, dès que tu jugeras l’écart entre les portes suffisant, tu envoies la sauce. Pas avant sinon les flammes envahiront également l’élévateur. Ensuite, tu t’arrête, nous prendrons le relais. Nous sécurisons le couloir puis le reste de la section descends. Nous arrivons, tient toi prêt. »

Le soldat Brice du premier régiment d’infanterie était couché en plein milieu du couloir, derrière sa mitrailleuse lourde. Les ordres étaient clairs. Faire feu sur toute personne sortant de l’ascenseur.

Il y a 20 minutes, le niveau 5 les avait prévenu d’une attaque éclair. Ils n’avaient pas eu beaucoup d’information mais on n’avait plus pu joindre les opérateurs de ce niveau. Ni des niveaux supérieurs. Le niveau 6 n’avait encore vu personne. Dix minutes plus tard, ce n’était plus le cas. Brice et ses collègues savaient que la vie du général reposait sur leurs épaules.

On avait considéré que le quartier haute sécurité était impénétrable. Aucune issue de secours n’avait donc été créée. Cela aurait permis une entrée non désirée. Maintenant que l’invincibilité du quartier H.S. était mise en doute, on se rendait compte que ça avait été une erreur. Mais les hommes les plus braves gardaient encore l’étage clé, le 7ème. Ils le défendraient au péril de leur vie.

Sur les panneaux de contrôle, le monte-charge commença à bouger. On n’avait osé le bloquer ; les ennemis auraient trouvé un autre moyen de rentrer. Utiliser l’ascenseur assurait au moins aux soldats de la garde rapprochée du général de se retrouver face à maximum 15 hommes. Sortant tous d’une boite en fer n’ayant qu’une sortie et donc facilement dégommables.

En tout, le niveau 7 comptait 50 hommes en armes. 10 s’étaient barricadés dans le bureau du général pour défendre sa vie si l’ennemi arrivait jusque là. Cinq autres s’occupaient toujours des transmissions et du visionnage des écrans de contrôle. Ils pouvaient ainsi suivre la défaite de leurs condisciples aux étages supérieurs. Seul un écran restait noir. Celui de la caméra de surveillance dans l’ascenseur. Les assaillants avaient du la détruire. 10 hommes s’occupaient de surveiller la sortie de l’élévateur. 10 autres se tenaient derrière le coin que formait le premier coude du couloir, un œil sur les gardiens de l’ascenseur. Enfin, dix autres encore étaient retranchés derrière le deuxième angle. Ils voyaient le deuxième groupe. Les 5 derniers soldats se trouvaient au troisième angle. Ainsi, chacun voyait le groupe le précédent.

« LE MONTE CHARGE ARRIVE ! FEU A VOLONTE DES QUE LES PORTES S’OUVRENT ! »

Brice se crispa sur sa mitrailleuse, n’osant cligner de l’œil de peur de manquer l’ouverture de l’ascenseur.

Enfin, les lourdes parois d’acier blindé s’écartèrent. Brice appuya sur la gâchette. La mitrailleuse cracha ses 120 balles à la minute en même temps que 9 autres fusils mitrailleurs. Tous visaient le centre, et le tronc. Une gerbe d’étincelles et une fumée provenant des plaques de plâtre qui recouvrait les parois de l’élévateur masqua la vue des 10 tireurs. Soudain, ils virent arriver vers eux une flamme monstrueuse.

Paralysé par la frayeur et l’incompréhension, Brice n’eut pas la présence d’esprit de se relever et de courir. Ses camarades non plus. La flamme fut rapidement sur eux, les lécha puis les enveloppa. Après quelques secondes, elle fit demi tour, abandonnant des corps enflammés.

Brice s’était relevé et hurlait en se jetant sur le mur dans l’espoir d’éteindre les flammes qui l’entouraient. Sa lutte dura dix secondes puis, il cessa de combattre et tomba face contre terre
Tandis que les flammes s’éteignaient peu à peu, ne trouvant plus assez de combustible…


Les soldats au premier angle reculèrent rejoindre le second groupe, de peur d’être carbonisés à leur tour.


Derrière la vitre les hommes qui étaient dans la salle de contrôle assistaient, impuissants, à l’agonie du premier groupe. Il leur restait quelque seconde à vivre…

Ting !



Le bruit caractéristique signalant l’arrivée de l’appareil à l’altitude souhaitée retentit. Thana donna un petit coup sur l’épaule du lance-flamme pour lui donner du courage.

Les portes s’ouvrirent lentement. Simultanément, les 4 occupants de l’élévateur furent soumis à un feu nourris. Heureusement pour eux, tous les imaginaient debout au centre de l’appareil. Des morceaux de plâtre tombèrent sur le sol, brisés par les balles. Un épaisse poussière blanche envahit l’appareil. Thana s’essuya le visage du dos de la main. Elle n’y voyait plus rien. Soudain, une percée dans le brouillard artificiel lui permis de constater que les portes étaient ouvertes. Elle lança son coude dans les cotes de son voisin.



« Feu ! »



Les bruits de mitrailleuses se turent, celui de la flamme les remplaça puis fit place aux hurlements. Lorsque la flamme rentra dans son canon, Thana fit signe à une de ses subordonnées. Celle-ci s’agenouilla, prit son lance missile et tira. Le missile traversa la vitre blindée qui protégeait la salle de contrôle et le fit exploser.



« Parfait. Le zipo, tu remontes et m’envoie la cavalerie. Les autres, suivez moi. »

« Bien madame ! »



Thana sortit de l’ascenseur avec les deux membres de la section d’élite. Ils renversèrent deux poubelles en aluminium à moitié carbonisées et s’accroupirent devant, aux aguets. Deux minutes plus tard, la section d’élite au grand complet était rassemblée.

Un homme envoya deux grenades fumigènes. Une épaisse fumée noire envahit tout le couloir. La section mit ses masques à gaz. Deux hommes se dirigèrent vers la salle de contrôle, sans bruit. Dans la salle, ils attendirent que la fumée se dissipe. Alors, ils inspectèrent la défense ennemie. Un homme passait en revue les écrans, l’autre transmettait les infos par gestes. La section connaissait maintenant le nombre de leurs opposants et leurs emplacements. Thana envoya un homme à l’angle du couloir. Celui-ci, armé d’un lance grenade effectua une culbute qui vint le placer au centre du couloir. Là, il envoya deux grenades vers le deuxième angle puis revint à sa position initiale, échappant de justesse aux premières balles qui sifflaient déjà à ses oreilles.


Deux explosions se firent entendre. Des lambeaux de chair vinrent se coller contre les murs du couloir. Sans un cri, un moitié de la section, emmenée par Thana se rua dans le couloir, achevant ceux qui avaient été projetés dans l’étroit passage. Avant le coin, ils s’arrêtèrent. D’après les cours de psychologie qu’ils avaient reçus, les membres de la section Thêta savaient que l’ennemi commençait à sentir sa fin. Il n’allait pas tarder à tenter un assaut. Thana regarda derrière elle. L’homme de la salle de contrôle lui signalait par gestes que tous les hommes s’étaient dirigés vers le 3ème coudes. Ils étaient 16. Thana aurait du garder le lance-flamme.

Elle décrocha une grenade de sa ceinture et fit signe à ses hommes de se tenir prêts. Elle allait débusquer le gibier, le forcer à tenter sa sortie. D’un geste précis, elle dégoupilla la grenade et la lança vers le troisième angle. L’arme explosa. Trois soldats décédèrent. Les autres se levèrent et s’élancèrent en hurlant vers la section Thêta. Celle-ci les attendait. 29 coups de feu partirent. 13 hommes tombèrent. Morts.


La jeune chef ordonna à 10 de ces hommes de perquisitionner toutes les pièces. Sauf le bureau du général, dernière centre de résistance. Il fallait trouver la salle des machines, pour couper l’électricité. Cette pièce fut rapidement trouvée. Thana s’y rendit, inspecta longuement la grosse machine qui en occupait le centre ; un groupe électrogène. Puis elle saisit son arme et tira une rafale dans l’engin qui s’arrêta net. Les lumières vacillèrent avant de s’éteindre complètement. La section mit ses lunettes à vision de nuit. Le but était presque atteint. La pièce du général était la seule qui n’était pas soumise à une surveillance vidéo mais on pouvait affirmer sans se tromper qu’il ne s’y était sûrement pas enfermé seul. La moitié de la section fut envoyée dans la pièce adjacente au bureau. L’autre moitié resta avec Thana. Chaque groupe allait poser une bombe. Celui de Thana sur la porte, l’autre, sur le mur. Les explosions devaient être synchronisées. Lorsque les deux bombes furent placées, les groupes reculèrent jusqu’à l’ascenseur. Les charges étaient puissantes, Thana ne voulait pas perdre d’hommes inutilement. Elle connecta les deux fils au détonateur puis appuya sur le bouton rouge. Une grosse explosion retentit. Les deux groupes se mirent à courir vers le bureau.

Thana y pénétra la première. Le bureau était rempli de corps inanimés et de débris de murs. Thana retourna les corps un à un jusqu’à ce qu’elle trouve le général. Elle prit son pouls. Il battait toujours mais très faiblement. Elle le sortit de sous les débris et ordonna qu’on le ramène à la surface. La mission était terminée.

Lorsqu’elle sortit à l’air libre, il faisait jour. Un vaisseau des transmissions s’était posé en plein milieu de la pelouse, des hommes ligotés étaient entassés dans un enclos, construit à la hâte. Un bâtiment avait été transformé en infirmerie, des vaisseaux munis d’une croix rouge venaient chercher les blessés dont l’état nécessitait une intervention chirurgicale. Un autre bâtiment distribuait de l’eau et de la nourriture aux combattants épuisés qui ressortait du centre de contrôle.

Thana s’arrêta un instant et contempla ce paysage. Elle avait l’impression d’appartenir à un autre monde. Lorsque enfin elle retrouva ses esprits, elle se dirigea vers le vaisseau des transmissions. Là, elle demanda un liaison avec les 7 autres groupes.

Lorsqu’elle ressortit, un sourire radieux flottait sur ses lèvres. Tout s’était passé comme elle l’avait souhaité. Le pays était libre.

Un mois plus tard, les Furies tenaient une réunion au quartier générale de l’état, en plein centre de la capitale. Elles avaient déjà prit de nombreuses mesures. Notamment, elles avaient, après avoir obtenu l’accord du peuple par référendum, rassemblé tous l’argent de Flora pour reconstruire ses villes, tout remettre à neuf. Ensuite, elles avaient financé des écoles, collèges et universités avec l’argent du mouvement. L’activité économique reprenait peu à peu, au fur à mesure que les usines d’armement étaient remplacées par des usines de montage de vaisseaux de transport, des usines d’alimentation, des usines de matériel informatique. Bref, peu à peu la vie reprenait.


Bien que de nombreuses personnes étaient encore logées dans des anciens bâtiments militaires, les constructions de logements avançaient rapidement. A ce rythme, d’ici deux ans, Flora pourrait loger tout le monde. Il fallait maintenant promouvoir l’emploi. L’armée avait perdu énormément de militaire. Ses membres avaient été remplacés par les soldats des Furies. Les hauts gradés étaient en pleine formation.

L’opération Chat botté était un succès indéniable.

A présent, il fallait penser à redonner au peuple sa pleine liberté. En effet, les Furies avaient prit le pouvoir après leur coup d’état, sans en demander l’autorisation au peuple. Cela allait à l’encontre de la raison de la philosophie du mouvement et de son putsch. Les Furies allaient changer ça.

Des élections allaient être organisées. En 4 tours. Le premier, servant à trier les candidats, sélectionnera ceux qui pourront se présenter au deuxième tour. Au deuxième tour, deux candidats seront choisis pour se disputer le titre de président. Au 3ème tour ministres, et ambassadeurs seront élus, selon le suffrage universel.
Enfin, celui ou celle qui perdra le quatrième tour serra nommé vice-président. Le gagnant, accèdera à la présidence.
Les 7 furies se présentaient, bien évidemment. Mais chacun croyant à sa chance, un million de citoyen faisaient de même. La campagne durerait un mois. L’élection deux..

Les 7 furies passèrent le premier tour haut la main, réunissant à elle seule environ 85% des votes. Dix jours plus tard, les citoyens furent rappelés aux urnes. Thana et son amie Ariane furet élues. 30 jours passèrent, laissant le temps aux candidates à la présidence pour parcourir le pays, à la pêche aux voies. Le 31ème jour eurent lieu les élections désignant les ministres et ambassadeurs. Les furies raflèrent a plupart des postes important. Comme ministre de l’intérieur, ministre du budget, ou encore de la défense. La grosse surprise fut la nomination de William B. Sheridan, grand philosophe emprisonné au début du régime oppressant, au poste de ministre des relations internationales.


Enfin, le grand jour arriva. Les électeurs de Flora se rendraient pour la dernière fois avant 6 ans dans les bureaux de vote. Au bout d’une semaine, le dépouillement de plus de 3 milliards de bulletins de votes prit fin. Les résultats furent annoncés sur la chaîne subventionnée par l’Etat. Thana remportait la présidence avec 70.25% des voies. Ariane l’assisterait dans sa tâche. Elle n’avait rien pu faire contre le charisme et la réputation de la belle Thana. Mais aucune rancune entre elle ni entre aucun des ex-dirigeantes des Furies. Leur but était atteint, Flora était libre, démocratique et bientôt prospère.




FIN